Chiens et biodiversité : une menace ou une opportunité?

Les chiens sont-ils vraiment les ennemis de la biodiversité ?
La question divise, parfois avec passion. D’un côté, des voix alertent sur les dérangements causés à la faune. De l’autre, des propriétaires de chiens s’agacent d’être pointés du doigt, alors même qu’ils passent du temps dans la nature… et souvent, la respectent plus que d’autres.

Mais comme souvent, la réalité est plus nuancée. Et c’est dans cette nuance que se trouve la voie d’une cohabitation apaisée et intelligente entre chiens, humains… et écosystèmes urbains.

Oui, les chiens peuvent perturber la biodiversité… dans certains cas

Il ne s’agit pas de nier l’évidence : un chien en liberté dans une zone sensible peut déranger :

  • Les oiseaux nicheurs au sol, qui fuient à la moindre alerte
  • Les petits mammifères (hérissons, lièvres, mulots) surpris ou stressés
  • Certains milieux fragiles (prairies sèches, zones humides) que les passages répétés dégradent

Sans parler de l’urine qui acidifie les sols, ou des déjections mal ramassées qui polluent les milieux ou les cours d’eau.

Mais ces nuisances ne sont ni systématiques, ni inévitables.
Elles dépendent du lieu, du comportement du chien… et de celui de son humain.

Tout dépend du cadre, du geste… et de la culture

Un chien éduqué, tenu en laisse en zone fragile, promené avec attention et respect, n’a pas le même impact qu’un chien laissé en liberté dans une roselière en pleine période de nidification.

Le problème n’est pas le chien. C’est l’absence de cadre adapté.
Et surtout : l’absence d’information claire, visible, actualisée.

Avec une signalétique bien pensée, des zones différenciées, et une sensibilisation active, les comportements changent. Et la cohabitation devient possible.

Et si les chiens rapprochaient les humains de la nature ?

Les chiens ne sont pas que des perturbateurs potentiels. Ils peuvent aussi être… des médiateurs.
Des prétextes à la marche, à l’observation, au contact régulier avec un lieu.

Un chien promené chaque jour dans un même espace, c’est :

  • Un humain qui observe l’évolution saisonnière du milieu
  • Un riverain qui repère les changements, les pollutions, les dégradations
  • Un citoyen qui peut alerter, protéger, entretenir, dialoguer

Dans certains quartiers, les usagers les plus présents des friches, parcs ou sentiers boisés sont justement… les propriétaires de chiens.
Ils sont parfois les premiers à en prendre soin.

Construire une cohabitation positive, ce n’est pas si compliqué

Il ne s’agit pas de tout autoriser, ni de tout interdire. Il s’agit d’organiser la rencontre entre les besoins :

  • Des chiens (mouvement, liberté, sécurité)
  • De la nature (tranquillité, cycles, restauration)
  • Des humains (partage, lien social, sentiment d’appartenance)

Cela passe par :

  • Une planification intelligente des usages
  • Des zones différenciées (espaces libres, zones sensibles, parcours délimités)
  • De l’éducation canine et citoyenne, dans une logique bienveillante
  • Une écoute active des acteurs de terrain, associations, riverains, promeneurs

Ce qui manque souvent, ce n’est pas la volonté. C’est l’anticipation et le dialogue.

Conclusion : une ville vivante se construit avec tous ses habitants

La biodiversité urbaine est fragile. Mais elle est aussi résiliente, si on lui laisse l’espace et le temps.
Les chiens — et leurs humains — ne doivent pas être vus comme des intrus, mais comme des acteurs potentiels d’une ville plus vivante, plus attentive, plus partagée.

Rien n’empêche de construire des espaces où le respect de la nature va de pair avec la liberté animale.
Encore faut-il cesser d’opposer les vivants. Et commencer à les faire dialoguer.

Pour aller plus loin…

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