La question de la propreté des chiens en ville cristallise souvent les tensions. Et pour cause : qui n’a jamais pesté en marchant dans une déjection oubliée sur un trottoir ?
Mais au-delà de l’agacement, ce sujet soulève une question plus large : comment faire de la ville un espace partagé et respecté par tous ?
Dans un quartier comme celui des Grottes, avec les parcs Beaulieu, Cropettes, Vinci et le parc à chiens de Montbrillant, où la nature urbaine est précieuse, et où les chiens sont nombreux, ces petits gestes du quotidien ont un impact réel — sur le regard que l’on porte sur les propriétaires de chiens, mais aussi sur la qualité de vie et… la biodiversité.
Un problème d’image… et de respect
Soyons clairs : une minorité de comportements irrespectueux suffit à ternir l’image d’un groupe entier.
Quelques propriétaires peu scrupuleux, et c’est toute la communauté canine qui est pointée du doigt.
Cela se traduit par :
- des tensions entre promeneurs et riverains
- des restrictions dans certains espaces verts
- un sentiment d’exclusion pour les propriétaires responsables
Et pourtant, la majorité des maîtres ramassent, respectent, s’adaptent.
Mais dans un espace public saturé, le moindre détail compte.
Ce que la déjection change… pour la nature
On pense souvent aux trottoirs. Mais les conséquences environnementales sont tout aussi importantes.
Une déjection laissée dans un espace végétalisé peut :
- polluer les sols et les nappes phréatiques
- introduire des parasites ou des agents pathogènes
- enrichir excessivement le sol (azote), ce qui déséquilibre les milieux naturels
Dans les prairies urbaines riches en biodiversité, ces apports peuvent faire reculer certaines plantes indigènes au profit d’espèces plus résistantes, mais moins favorables à la faune locale.
Des gestes simples, des effets durables
Heureusement, il ne faut pas grand-chose pour faire mieux. Quelques habitudes bien ancrées peuvent transformer l’expérience de tous :
- Ramasser systématiquement, y compris dans les sous-bois ou les herbes hautes
- Garder un ou deux sacs en rab (et en donner un si besoin)
- Ne pas jeter les sacs dans les buissons… mais dans une poubelle adaptée
- Réagir avec pédagogie, pas avec jugement, en cas d’oubli observé
Des actions simples peuvent aussi être portées collectivement :
- Des campagnes locales de sensibilisation
- Des relais communautaires sur les réseaux ou dans les parcs
- Des panneaux ludiques, co-conçus avec les habitants et les enfants du quartier
Une responsabilité partagée… pas une culpabilité à distribuer
Il ne s’agit pas de culpabiliser les propriétaires de chiens, mais de valoriser ceux qui agissent avec soin.
Et surtout, de faire comprendre que l’espace public appartient à tout le monde… et à personne à la fois.
Cela vaut aussi pour les communes : trop souvent, les parcs à chiens sont mal entretenus, mal dotés en poubelles, ou dépourvus de sacs.
La responsabilité est donc collective : usagers, autorités, riverains, promeneurs.
Conclusion : une ville propre, c’est une ville partagée
La propreté des chiens en ville n’est pas un détail. C’est le premier signal de cohabitation respectueuse que l’on envoie dans l’espace commun.
Et c’est, souvent, ce qui fait la différence entre tolérance, exclusion… ou interdiction.
À Genève comme ailleurs, il ne tient qu’à nous de faire évoluer les pratiques, non par obligation, mais par respect du lieu et des autres — humains, chiens, arbres ou oiseaux.
Pour aller plus loin…
- Propreté Urbaine – ordre et transgression en ville de Genève
- Laisser son chien faire ses besoins dans la nature…
- Déjections canines : comment assurer leur ramassage ?